Dojo kun

Dojo kun

En Karaté, la salle d'entraînement est appelée dojo. Dojo se décompose en deux idéogrammes Do et Jo, le premier signifiant la voie, et le second représente l'endroit. Le dojo est donc le lieu où l'on recherche la voie. Il est associé à un code d'éthique appelé le Dojo kun qui définit les valeurs nécessaires pour l'entraînement physique et philosophique au karaté. Il se définit comme étant l'énumération des règles (Kaisetsu) en usage dans un Dojo de karaté.

1. Recherche la perfection du caractère (Jinkaku kansei ni tsutomuru koto)

C’est le but ultime du karaté do. Le premier précepte ne donne pas la priorité à la force, la vitesse, le niveau technique ou l'aptitude au combat, mais au perfectionnement du caractère de l'élève. C'est ce sur quoi insistait Maître Funakoshi Gichin dans ses écrits. L'enseignement du karaté traditionnel vise à former le caractère du karatéka et le respect de l'adversaire. Détermination, sincérité, effort et contrôle de soi sont des valeurs importantes en karaté.

2. Soit loyale (Makoto no michi o mamoru koto)

La Voie doit être vraie, honnête, c'est-à-dire ne pas être une méthode de complaisance. Ceux qui ne démontrent pas de loyauté dans la recherche de la voie du karaté deviennent les victimes de leurs illusions. Soyez humble et fidèle à votre art martial, votre instructeur, vos seniors, vos partenaires d'entraînement et tout ceux qui sont venus avant vous. Mais il est également nécessaire d'être fidèle à soi-même.

3. Surpasse-toi (Doryoku no seishin o yashinau koto)

Traditionnellement, les arts martiaux n'ont jamais été enseignés ou pratiqué simplement comme divertissement, ainsi la patience est nécessaire si l'éleve veut éventuellement apprendre tous les aspects du karaté.  Exécuter les mouvements ne suffira pas, vous devez avoir une compréhension de ce que vous pratiquez quand vous le pratiquez. Ceci exige une attention focalisée et l’engagement complet dans l'effort. Pour y arriver, vous devrez persévérer et apprendre à développer votre patience.

4. Respecte les autres (Reigi o omonzuru koto)

Il signifie simplement de pratiquer la courtoisie et de respecter l'étiquette appropriée. Agit envers les autres comme tu aimerais qu'on agisse envers toi.

5. Abstiens-toi de toutes conduites violentes (Kekki no yuo imashimuru koto)

S'abstenir de tout comportement violent, contrôler ses émotions est extrêmement important. Le meilleur combat sera toujours celui que l'on évite; il est préférable d'éviter une confrontation que risquer de blesser gravement un autre.  Une action de légitime défense devrait seulement être prise quand aucun autre recours n'est possible, quand il n'y a aucune alternative.

Karaté sportif versus karaté traditionnel

Depuis que le Karaté a été introduit en occident au début des années 50, la forme sportive et compétitive du Karaté, basé sur la forme traditionnel, ne cesse de ce développer.

Mais qu’est-ce que le Karaté traditionnel?

Voici une définition que j’aime bien : le Karaté traditionnel est un art martial d’origine Okinawéenne qui nous apprend à utiliser notre corps (pieds, poings, genoux, coudes, etc.) pour porter un coup décisif et contrôlé qui neutralisera tout agresseur.

Rappelez vous que le Karaté est un art martial (art de la guerre) et que le principe du coup unique qui blesse, invalide ou tue l’agresseur date de cette époque où l’on apprenait le karaté pour défendre sa vie. Le karaté traditionnel comporte aussi un aspect quasi mystique, l’union entre le corps et l’esprit, le contrôle des énergies (chi) et l’utilisation des points de pression en sont quelques exemples.

Dans notre société moderne, on retrouve un aspect compétitif dans presque tout, pas étonnant que le karaté compétitif soit si populaire. La compétition a beaucoup d’attrait surtout chez les jeunes, raison de plus, pour plusieurs, de favorisé son développement puisqu’elle permet d’avoir plus de clientèle.

En karaté sportif, on apprend à marquer des points. Les karatekas apprennent à faire des contacts légers et contrôlés. La qualité technique, la puissance potentielle et la précision n’ont peu ou pas d’importance. En kumite (combat) c’est le premier contact qui compte laissant un peu de coté la partie défensive du karaté.

Le karaté sportif est un peu comme l’escrime olympique, je doute fort qu’un escrimeur d’aujourd’hui survirerait longtemps devant un D’Artagnan du 17e siècle.

Le karaté sportif comme bien d’autres sports de compétition demande beaucoup d’entraînement, la plupart des compétiteurs en karaté prennent leur 'retraite' dans la trentaine et devienne entraîneur ou arrête tout simplement. Les karatekas moins doués se frustrent plus vite et abandonnent après quelques mois ou années.

Le karaté traditionnel va-t-il disparaître ou être remplacé? Non. Évoluer ? Oui car il doit y avoir un équilibre entre les concepts et la philosophie d’antan et la réalité d’aujourd’hui.

On ne devrait pas pratiquer le karaté pour gagner des médailles ou pour être le meilleur, comme l’a si bien écrit maître Gichin Funakoshi:

"Le but ultime du karaté ne réside pas dans la victoire ou la défaite, mais dans la perfection du caractère de ses participants."